Petites capsules écrites sur la vie de Vincent Boissonneau au Québec
Le Capitaine Saintonge. François Boissonneau, vécut les 7 premières années de sa vie dans le second rang de L’Islet-sur-Mer (Montmagny). Des belles terres valloneuses, fertiles, partiellement défrichées. Son grand-père, Joseph Boissonneau, et sa grand-maman, Marguerite (Blais), avaient quitté l’Ile d’Orléans pour la rive sud (en face du chalet des Boissonnault à l’Ile d’Orléans).
Joseph et Margo ont eu plusieurs enfants, dont François, qui deviendra notre capitaine. Grand-papa Joseph lui a peut-être raconté qu’il avait participé à la défense de Québec, attaquée par les troupes anglaises de Wolfe. Tous les hommes étaient enrôlés par Montcalm ou ses officiers de la milice canadienne. Un Nicolas Boissonneau est mort, 1759, sur les Plaines d’Abraham. Probablement d’une balle anglaise. Pierre a vu son nom sur la liste des soldats décédés et emmenés à l'Hôpital Général de Québec.
Capsule audio liée : Joseph et Marguerite Blais, Rive Sud
Publié le 11 février 2025
Souvent, le dimanche, François Boissonneau, Capitaine Saintonge, part de Napierville en voiture et cheval, avec Lisette et quelques enfants. Ils prennent le chemin vers l’Acadie. Ils tournent à droite sur la Grande Ligne. François aime visiter son frère Antoine à St-Blaise. (alors appelé Saint-Valentin).
Antoine a 11 ans de plus que François. Il s'est construit une solide maison en belles planches de pin; bois, probablement fourni, pas cher, par son beau-père, monsieur Roy. Sa fille Françoise est l'épouse d'Antoine. Selon Pierre, la maison devait être située assez proche du chemin, devant le Manoir actuel. Parfois, Nicolas, un autre de leurs frères, se joignait à eux.
Photo liée : Manoir de Saint-Blaise
Jean, publié le 3 février 2025
François Boissonneau, dit le capitaine Saintonge (1786-1876), un homme bien présent dans la paroisse de St-Michel de Napierville. Il est le fils de François B et Josette Lefebvre qui, avec leur bardas, arrivèrent dans la Vallée du Richelieu. Il vécut 90 ans. Louise Perras et lui eurent huit enfants. Et avec sa seconde épouse Sophie Leclerc, deux enfants. Il a toujours été cultivateur.
« François était un personnage actif dans sa communauté comme en fait foi son titre de capitaine de milice (chef de police). Sur le plan hiérarchique, le capitaine de milice venait immédiatement après le seigneur. En 1812-1814, il fait partie des fameux Voltigeurs de Salaberry à titre de sergent. Patriote convaincu, il est à la tête d’un parti chargé d’inviter le célèbre Louis-Joseph Papineau à se présenter dans le comté quand Papineau reviendra d’exil. »
Texte de Pierre Boissonnault légèrement modifié par Jean
Publié le 2 février 2025
Une multitude de descendants de Vincent et Anne Boissonneau sont aujourd’hui des St-Onge, Saintonge. Pourquoi ? Le quatrième enfant de Vincent et Anne, Nicolas, a porté le nom de Boissonneau. Mais ses petits-enfants et descendants se sont appelés St-Onge, Xaintonge ou Saintonge.
En Nouvelle-France souvent on interpellait les personnes par leur nom de lieu d’origine. Aye le St-Onge ! comment ça ? Aille le Champagne. C’est particulièrement dans la région de Saint-Eustache que ces St-Onge ont vécu. Ensuite, ils ont migré ailleurs. Beaucoup de St-Onge ont pour ancêtre Vincent Boissonneau et Anne Colin.
Publié le 16 janvier 2022
Après l’incendie qui a fait périr ses frères et sa soeur (Philippe, Anne, René), arrive Jean Boissonneau. À 17 ans, il aura été d’âge de faire l’expédition de 1696 contre les Iroquois.
À l’âge de 21 ans, il va s’établir au lac Saint-Pierre (à la rivière Yamachiche) avec sa soeur Jeanne et Jean-Baptiste le mari de cette dernière.
Sept ans plus tard, son père lui demande de revenir à l’ile, prendre la ferme familiale. En novembre, il épouse Marguerite Chauret qui avait dix ans plus jeune. Marguerite était originaire de Saint-Pierre-de-l’Ile-d’Orléans.
Elle était orpheline de père et de mère. Marguerite a perdu son père à l’âge de dix ans. Sa mère s’est remariée à Jean Vallière. Treize enfants vont naitre en vingt-deux ans. Jean et Marguerite sont les ancêtres de tous les Boissonneau d’Amérique, et leur fils Joseph de ceux de Saint-Blaise.
Publié le 15 décembre 2021
Un drame chez les Boissonneau
Anne et Vincent travaillent fort à prendre soin de leurs cinq enfants et développer leur terre. Ils ont probablement défriché un bon 3 arpents en haut du cap. Peut-être un arpent semé entre les souches. Ils sont fiers de leurs acquis quand survient un effroyable drame.
Le 3 aout, le feu prend dans la maison qui devait avoir un toit de chaume. Les trois enfants, Philippe, René et Anne, périssent brulés. Trois Boissonneau disparaissent, dont un tout petit bébé.
Les voisins viennent aider. Vincent et Anne perdent aussi leurs biens : table, seau de bois, vaisselles, lit, paillasses… il faut tout recommencer. On ne connait pas la cause de l’incendie. Peut-être des braises tombées de l’âtre. Un feu dehors sous une marmite ? C’est un coup dur pour les Boissonneau.
Publié le 27 novembre 2021
Jeanne Boissonneau, la grand-mère de tous les Bellemare
Jean-Baptiste, l’un des trois frères Gélinas, se distingue de ses frères en se disant : Bellemare. Peut-être parce qu’à Yamachiche, là où Jeannette et lui demeurent, le lac Saint-Pierre expose des belles mares. Yamachiche, en amérindien, signifie « eau vaseuse ».
Si vous rencontrez un ou une Bellemare parmi votre parenté ou amis, vous pouvez leur dire que son ancêtre maternelle est Jeanne Boissonneau. Le nom de ces Gélinas a été abandonné pour Bellemare.
Photo liée : monument à Yamachiche
Publié le 12 novembre 2021
Jeanne B. et Jean Baptiste Gélinas se marient
Jeanne Boissonneau va marier Jean-Baptiste Gélinas, un gars de Yamachiche au sud de Trois-Rivières. Comment un gars de Yamachiche peut-il en 1699 rencontrer une fille de l’Ile d’Orléans Mystère !
Jean-Baptiste avait une grand-mère à Montmagny. Peut-être alla-t-il la visiter et au retour, longeant l’Ile d’Orléans, il a pu s’arrêter dans une crique au pied du terrain des Boissonneau. Une dame de l’ile nous a dit qu’autrefois, les petites barques à voile, lorsque le vent est du nordet, longent la côte de l’ile pour amoindrir les effets du vent. Jean-Baptiste a pu rencontrer Jeanne lors d’une de ses escales. À 28 ans, Jeanne part avec son amoureux vers Yamachiche.
Ils se marient le 8 novembre 1700. Jeanne est une costaude. Ils auront plusieurs enfants.
Publié le 11 novembre 2021
Jeanette Boissonneau
La deuxième Boissonneau née en Amérique est Jeanne Boissonneau, communément nommée Jeannette. Elle a vécu les 28 premières années de sa longue vie de 85 ans sur l’Ile d’Orléans. Elle est née le 23 janvier 1672, 18 mois après sa soeur Isabelle. Robert Boulay est son parrain. C’est l’ancêtre des Boulay, ou Boulet.
Jeanne est âgée de deux ans quand ses parents acquièrent la terre qui deviendra la terre ancestrale de la famille Boissonneau. Isabelle l’ainée et elle, avec les parents, prendront soin de leurs trois petits frères et soeur qui suivront : Philippe, René et Anne.
La guerre est déclarée entre l’Angleterre et la France. Jeanne est âgée de dix-huit ans quand la terrible flotte de l’amiral Phipps passe devant la maison familiale en route vers Québec que les Anglais veulent prendre. Sa soeur Isabelle travaille chez Landron à Québec. Elle a dû subir l’angoisse des bombardements destructeurs.
Publié le 3 novembre 2021
La première personne Boissonneau à naitre en Amérique sera Isabelle. Sa marraine Isabelle est la soeur d’un explorateur célèbre, Louis Jolliet, le premier Français explorateur du Mississippi. Isabelle, dès son jeune âge, travaille à aider ses parents à entrer le bois, traire la vache, aider au repas.
À 16 ans, elle est engagée chez l’Aubergiste Landeron dans le vieux Québec. À cinq heures du matin, elle devait aller chercher ses miches de pain chaud chez le boulanger Joly et préparer les déjeuners. Devait être débrouillarde et assez résistante physiquement. Elle a vu passer du monde important à cette auberge de la place du marché. Cette Boissonneau aura cinq enfants. Mourra jeune : à 32 ans et 6 mois.
Capsule audio liée : La terre de Vincent 2
Publié le 21 juillet 2021
La terre des Boissonneau à l’Ile d’Orléans, à la demande de Vincent et Anne, va être cédée à leur fils Jean. En 1707, il laisse sa terre à Yamachiche près du lac Saint-Pierre pour venir prendre la terre et aussi veiller sur ses parents qui ont beaucoup donné. Jean Boissonneau et Marguerite Chorest, qui ont eu une grosse famille, en seront les proprios jusqu’en 1732, année du décès de Jean.
Capsule audio liée : La terre de Vincent 1
Publié le 19 juillet 2021
Vincent et Anne Boissonneau ont été les premiers habitants et défricheurs de cette terre sur l'ile. C’est le terrain sur cette photo, sans les vaches, évidemment. Une autre photo du terrain, vu d'un autre angle.
Il semble que Vincent ait commencé seul au début. 1674. La terre était couverte d’arbres. Ils ont ouvert une clairière laissant les souches et semant des céréales autour des abatis. À l’automne, après la récolte, ils brulent les abatis.
Publié le 17 juillet 2021
Vincent et Pierre
Vincent et Pierre Roche étaient fin prêts. Aussitôt le vaisseau arrivé, aussitôt l’autorisation annoncée par les autorités, les deux voisins fileront sur Québec. Pierre et Vincent avaient le même âge !
Pierre Roche s’était marié quatre ans plus tôt, mais sa pauvre Marie était décédée. Pierre avait fait son deuil et voulait absolument avoir une famille et des enfants.
Et là, aujourd’hui, Pierre et Vincent étaient contents. Ils avaient tous les deux une habitation accueillante à offrir à leur épouse souhaitée et aux enfants qui naitraient, non pas en Gascogne ou en Saintonge, mais en Canada, sur l’ile d’Orléans.
Publié le 1er mai 2021
Août 1669
Voiles bien tendues, le navire avançait dans le fleuve avec précaution. Madame Bourdon tenait son monde au courant de ce qu’il restait à parcourir.
Dans l’habitacle continuellement éclairé par des lampes, une tension nouvelle, d’une autre nature, avait pris place.
Anne Colin n’avait par peur, ne doutait pas. Anne était mince, grande, naturellement solide et forte, comme le seront ses deux grandes filles Isabelle et Jeanne. Loin de s’énerver, la jeune femme se concentrait.
Publié le 29 avril 2021
Louer à terme la terre de Robert Boulay.
Robert Boulay (l’ancêtre des Boulay, Boulet, Boulais) et Vincent Boissonneau ont travaillé l’affaire de façon que chacun y trouve son compte.
Arrivé en 1662, Robert Boulay était un homme de la terre qui n’avait pas froid aux yeux. Installé du côté nord de l’ile entre le maitre cordonnier Pierre Roche et Pierre Boucher, au lieu dit « la tache ». Boulay n’avait pas lésiné. Pas de niaisage ! En 1669, il doit avoir « déserté » 9 arpents. Imaginons, quelque 600 pieds de façade et autant en profondeur. De quoi de beau !
Neuf arpents peuvent faire vivre 9 personnes quand la terre est excellente. C’était de la nouvelle terre. Pour Vincent, devenir fermier moitié-moitié d’un tel petit domaine, c’est du gâteau. Vincent, sa future épouse, et un bébé au sein, ça ne coute pas cher en blé. Le surplus sera vendu à bon prix, parce que la demande est forte.
Oui, c’est bien tout ça, mais Boulay, sa femme et les marmots, ils vont vivre où pendant ce temps ?
Oui, c’est bien beau tout ça, mais si Vincent Boissonneau va à Québec chercher une compagne de vie, et se dit fermier. Donc non-propriétaire, il sait d’avance que la porte va se refermer assez vite !
Premier problème : où vont vivre les Boulay ? Voici : Robert explique le projet en haut lieu et se fait concéder une belle terre du côté sud. Plus belle que celle qu’il a actuellement. Gros potentiel ! Mais la famille Boulay réside en pleine forêt ! On abat le minimum et... on vit avec la moitié de la production produite chaque année par des mains habiles et les bras puissants de Vincent !
Cette seconde terre des Boulay est facile à identifier, c’est celle où est construit (de nos jours) le Manoir Mauvide-Genest à Saint-Jean de l’Ile d’Orléans.
Publié le 22 avril 2021
Le moitié-moitié. Travailler à ferme.
Mais comment amasser autant d’argent tout en se mariant rapidement ? Il fallait travailler à ferme comme on disait alors. On devenait le fermier de quelqu’un. On s’occupait de tout et on partageait les profits à la fin de l’année.
Moitié-Moitié. 50% au propriétaire, 50% au locataire, dirait-on aujourd’hui.
J’ai l’impression que Vincent a fonctionné ainsi. Pendant six années, un 2 ans du côté nord de l’ile et 4 ans du côté sud.
Ensuite, en 1674, Vincent et Anne achètent la terre de Guy Beaudin, terre tout en forêt, mais sans doute, pas chère. Cette année-là, ils avaient loué la terre que Simon Rochon avait du côté sud de l’ile, voisine immédiate de celle que Vincent et Anne vont acheter. Cela leur permettait de connaitre le coin; la sorte de terre, la pente, l’ensoleillement.
Publié le 19 avril 2021
La stratégie de Vincent
Voici, je crois, ce qui est arrivé :
Vincent est quand même âgé de 32 ans quand il se marie. Il a du vécu. Avec la force qui peut venir de beaucoup d’expérience.
À voir ce qui se passait autour de lui, Vincent a rapidement compris que se lancer tout l’hiver dans l’abattage d’arbres parfois très gros avec une hache, une cognée, et se construire l’année suivante une maison qui tiendrait à la fois de la cabane et du hangar, dans une toute petite éclaircie de forêt où le soleil ne pouvait pas faire son travail était une entreprise qu’il ne préférait pas faire sienne. Vincent ne se voyait pas inviter une jeune femme à partager des débuts aussi difficiles. Du côté nord de l’ile, c’était encore presque partout ce qui s’y passait. Imaginons du côté sud !
Vincent a probablement trouvé une façon plus graduelle de procéder. Son objectif a été de se donner le temps d’amasser de l’argent de manière à pouvoir engager quelqu’un de compétent pour construire une maison de bonne qualité. Un charpentier-menuisier et si possible, un maçon pour la cheminée. Par exemple, engager le maitre d’hôtel de l’intendant Boutroue, déjà compétent et doté de tout un potentiel. Mais il ne faut pas le dire parce que Vincent ne le connait pas encore !
Publié le 17 avril 2021
1669, Anne sur la mer.
Sur le pont, dans les mâts, marins, officiers et matelots travaillaient constamment à attraper le vent. L’été était beau, paresseux, avec plus souvent qu’autrement, une petite brise dans la face.
En dedans du ventre du navire, c’était plus ennuyeux. Cent trente-cinq jeunes femmes entassées sur un seul étage, chacune sur son hamac, attendaient que ça passe. Une affaire de deux mois et demi.
Dans le contingent de 1669, il est connu qu’il y en avait qui avaient la mèche un peu courte. Et quand ça explosait, ce n’était pas beau à voir.
Derrière, le grand train de diligences retraverse la Normandie, destination Paris.
Devant, Vincent et les autres attendaient, espérants et inquiets.
Les grosses malles individuelles n’étaient pas disponibles. Les jeunes femmes n’avaient pas accès au contenu, à leurs effets personnels. Les gros coffres étaient solidement arrimés et rangés sur un étage inférieur du navire. Chacune devait s’arranger avec ce qui en avait été sorti avant l’embarquement. Pas facile.
Publié le 16 avril 2021
Le Roy concédait une terre uniquement à ceux qui se mariaient et s’installaient en permanence.
Il nous semble que l’ancêtre Vincent veuille se marier. Le problème c’est que Boissonneau n’est pas proprio d’une terre. Pas de propriété, pas de mariage ! Autant Madame Bourdon que Madame de Boulogne s’y opposeront à coup sûr. Elles surveillaient ça de proche, pour éviter que les filles se retrouvent n’importe où. Nous n’avons pas de documents attestant que Vincent demeurait à tel endroit en 1669 avant son mariage. Notre hypothèse et la suivante : Robert Boulay veut s’établir du côté sud de l’ile. Il y possède déjà une terre.
Il propose à Vincent de prendre sa terre au nord sans faire entériner la décision par un notaire. Si Vincent, une fois marié, décide vraiment d’être proprio de la terre, alors Boulay la lui vendra devant notaire. Par contre, si Vincent et sa future épouse décident de s’établir ailleurs, Robert la vendra tout simplement à quelqu’un d’autre.
Publié le 4 avril 2021
Les gens de l’ile d’Orléans
Ce n’est qu’à partir de novembre 1666 que Vincent va avoir le temps de vraiment connaitre les gens de l’ile d’Orléans.
Le peuplement va réellement bon train sur l’ile. Presque tout le côté nord est concédé et dès 67 on se prépare à ouvrir le côté sud.
Il y a même des gens qui, venant d’acquérir du côté nord, pensent déjà à vendre pour trouver mieux côté sud. Comme Jean Jouanne et Martin Poisson; comme Robert Boullay, Royer, Dubé et Rousset.
Mais pour l’instant, c’est le côté nord qui fume de ses abatis, et où une église est en construction, ainsi qu’un moulin à vent.
C’est long, c’est grand, l‘ile d’Orléans. Seulement du côté nord, il y a peut-être cent cinquante installations de la pointe d’en haut à la pointe d’en bas. Ces hommes et ces femmes viennent tous et toutes de France. Leur descendance portera les noms suivants : Allaire, Aubin, Bilodeau, Bussière, Charland, Drouin, Ferland, Gendron, Houde, Lachance, Jalbert, Morency, Nadeau, Patenaude, Plante, Roberge, Thivierge, Turcotte.
Publié le 31 mars 2021
Anne savait que des contingents partaient depuis quelques années, bien encadrés par des femmes solides et remarquables comme madame Bourdon et Marguerite Bourgeois.
Le roi payait le transport de chez elle jusqu’à Québec : diligence, navire et nécessaire pour s’installer. Des hommes déjà rendus au Québec étaient propriétaires d’une bonne étendue de terrain inaccessible en France.
Ces hommes ici avaient déjà commencé à construire une petite maison et commencé des défrichements sur de la terre qui ne demandait pas mieux que d’y lever de belles gerbes de blé et des pois gros comme ça.
À la campagne, l’eau y était pure et bonne. Il est vrai que le temps d’hiver y était long et rude, mais on ne peut pas tout avoir. Affaire conclue, Anne s’en vient en Amérique.
Publié le 27 mars 2021
En 1669, Vincent rencontre une femme qui va changer sa vie. Anne Colin.
La ville de Sens est à Anne Colin ce que Saint-Seurin-d’Uzet est à Vincent Boissonneau. Sens, c’est la ville natale d’Anne. Elle va y vivre jusqu’à l’âge de 22 ans. Ses parents, aussi nos ancêtres, se nomment Nicolas Colin et Isabelle Callende.
La famille Colin habite dans cette partie de la ville que l’on nommait le bourg Sainte-Croix, sans doute originellement un gros village avec marché public. La ville de Sens est située à près de 100 kilomètres sud-est de Paris. D’ailleurs dans cette région, il y avait… des Boissonneau.
De quoi vivait son père ? Avait-elle des frères et soeurs ? Et sa mère ? Son nom est-il vraiment Callende ? Il y a beaucoup à trouver sur Nicolas et Isabelle Callende et sur leur fille Anne.
Vincent et Anne avaient tous les deux l’idée forte de construire une famille. Tous les deux ne voyaient pas comment le faire, en France, dans le contexte où ils étaient.
Publié le 26 mars 2021
Le soldat qui demeurait chez l’habitant pouvait : à l’automne, aider à brûler les souches, préparer le bois pour l’hiver, et autres tâches domestiques. Apprendre à transformer les peaux de renard en mitaines, ou de chat sauvage en mocassins. Voir des autochtones amis fabriquer des raquettes. À la fin de son contrat de soldat, il pouvait demander un lopin de terre.
Quelqu’un pouvait commencer rapidement, uniquement avec une entente verbale. Le contrat viendrait après. On respectait la parole donnée.
Il n’y avait pas que le soldat; c’était plus encore des hommes arrivés au pays dans les dernières années qui se précipitaient; il n’y avait pas d’aubaine comme ça dans les Vieux Pays.
Quand le navire de 1669 arrivera à Québec avec son contingent de filles à marier, deux douzaines d’hommes de l’ile d’Orléans seront prêts à prendre épouse. Dont Vincent Boissonneau.
Le 24 juin 1668, le Régiment de Carignan quitte Québec pour retourner en France. Parmi ses officiers et soldats, environ 400 demeurent en Nouvelle-France, dont l’ancêtre Vincent. Ils formeront une part importante des ancêtres de la francophonie d’Amérique.
Capsule audio liée : Vincent chez l'habitant
Publié le 23 mars 2021
Vincent parcourt l’Isle d’Orléans.
Après sa campagne militaire dans le Richelieu, Vincent fait quoi ? Nous ne le savons pas avec précision. Mais lui et les autres soldats logent chez l’habitant. Il n’y a pas de caserne assez grande pour loger tous les soldats.
L’expédition en Nouvelle-France devait durer deux ans. Mais le roi a décidé d’ajouter un an afin que plus de soldats décident de quitter le régiment pour s’installer ici afin de peupler le pays.
Il fallait permettre à ceux qui le désiraient d’aller à la découverte des possibilités. Celui qui avait des sous pouvait acheter; celui qui n’en avait pas pouvait se faire concéder ce qu’on appelait une « habitation ». Et dès l’hiver, commencer à abattre des arbres, pour pouvoir, au printemps, semer entre les souches. Puis, se construire une petite maison.
On peut penser que le soldat Boissonneau a parcouru le sud de l’île d’Orléans, là où beaucoup de terre était encore disponible. Les autorités leur facilitaient la tâche.
Publié le 18 mars 2021
Le fort Sainte-Thérèse.
À la mi-octobre, le fort était construit. Une affaire de deux semaines. L’installation militaire pouvait recevoir une première garnison de 150 hommes.
Un chemin longeait la rivière et ses dangereux rapides, reliant ce troisième fort au deuxième, érigé depuis juillet sous l’autorité de monsieur de Chambly et qui avait pris le nom officiel de Fort Saint-Louis, (là où se trouve le Fort de Chambly actuel) en hommage au roi Louis qui régnait sur le royaume de France.
C’est au colonel de Salières que le roi avait confié la tâche de mettre son régiment au service de la paix en Canada. Avant que les neiges et les glaces ne recouvrent le pays, Salières s’est dit qu’on avait le temps d’en faire un autre. On en prévoyait six.
Le 15 octobre 1665, il y eut donc une belle cérémonie d’inauguration du fort qui reçut le nom officiel de Fort Sainte-Thérèse (situé entre Chambly et Saint-Jean-sur-Richelieu). C’est que dans le calendrier des fêtes religieuses, celle de Thérèse d’Avila est en date du 15 octobre. Petit détail : la sainte est espagnole. Et la mère du roi Louis est espagnole aussi !
Dans son uniforme tout propre, paré pour la revue, le soldat Saintonge, bien droit, fourbu, tenait stoïquement les morceaux de son corps ensemble, implorant chacun de ses muscles de ne pas lui faire honte.
Publié le 1er mars 2021
De Sorel à Mont Saint-Hilaire.
Le convoi militaire mené par le colonel de Salières est à l’embouchure du Richelieu le 20 septembre 1665.
Les soldats du capitaine Pierre de Saurel, sur place depuis une semaine, interrompent leurs travaux de rénovation du vieux fort abandonné. Le temps de contempler le spectacle de huit compagnies d’infanterie effectuant en même temps un débarquement.
Pour Vincent, pour Jacques, pour tous les hommes de guerre, la conscience de la zone de combat prenait place. Fini le navire, fini le bateau. Maintenant, on marche. Marche ou crève, Carignan.
En pleine forêt sans chemin, établir chaque jour son campement, manger, boire sa portion de rhum, déjeuner, ramasser ses choses. Marcher. Marcher toujours, soldat ! Et toujours, la voix du sergent qui s’esquinte à empêcher la file de prendre du mou. Huit compagnies, trois cent cinquante hommes allant l’un derrière l’autre... ça peut s’étirer longtemps.
La forêt est belle avec ses grands pins. Son sol spongieux, gras de six mille ans d’arbres. L’eau de la rivière est belle et bonne.
Et soudain, cette montagne qui apparait comme un étonnement, toute proche, outre la rivière, double et ronde avec des falaises à vous avertir de je ne sais quoi depuis toujours.
Vincent Boissonneau le Saintonge aimait ce qu’il voyait et ce qu’il sentait sous ses pieds, dans l’air d’un été qui s’achève à peine.
Capsule audio liée : Constructions de fortins sur la rivière Richelieu
Pierre, publié le 23 février 2021
Les deux cent soldats surent néanmoins se placer en formation de marche. Avant même de se déplacer, le défilé faisait presque la distance du quai jusqu'au bout de la rue Sous-le-Fort, du moins jusqu'à la rue Notre-Dame, qui allait rejoindre le sentier menant à la haute-ville.
De s'y rendre ne fût pas une bien longue affaire : l'enseigne d'une forgeron, l'odeur d'une boulangerie, quelques maisons de marchands, un magasin de pierre aux tourelles fatiguées, construit par Champlain, une petite place du marché près de la grève. On était loin de La Rochelle.
Devant le Château Saint-Louis, sur la place d'Armes, les compagnies arrivées la veille, et celles arrivées plutôt encore, attendaient le nouveau contingent. En tout, mille soldats vêtus du même uniforme, composé d'un long justaucorps et de souliers bruns, d'un bicorne, d'une veste et de bas couvrant le genou, de couleur bleue. La compagnie de Monsieur de Massimy prit place. Quarante tambours crépitent dans l’air doux.
Publié le 15 février 2021
Vincent ne se détendit qu'au moment où les rameurs plongèrent les rames dans l'eau étale. Dans des radeaux et des canots, des laboureurs et des sauvages bruyants escortèrent la grappe de soldats.
Acclamés comme des héros, les soldats demeuraient étonnés.
Sur le quai, les capitaines regroupaient leurs hommes et préparaient le défilé qui les mènerait à la haute-ville. L’exiguïté de la plate-forme rocheuse étonnait dans l'immensité du décor. L'eau profonde et l'énorme rocher répondait à des exigences de transport et de protection, mais pas à celles du confort.
Cinq ou six douzaines de bâtiments, surtout en bois, s'agglutinaient curieusement, coincés entre un mur de granit et une sorte de lac d'une lieue de diamètre alimenté à gauche par un fleuve encaissé et à droite, par l'estuaire de la rivière Saint-Charles. Pour quiconque faisait affaire à la basse-ville, il ne fallait pas imaginer autre moyen de déplacement que la barque, le radeau ou le canot, à moins d'arriver par la haute-ville et d'entreprendre la descente par un sentier serpentueux et malaisé.
Publié le 11 février 2021
Les canons du Château Saint-Louis faisaient éclater l'espace dans des salves joyeuses auxquelles répondaient les vivats de centaines de gosiers pendant que les roulements achevaient de s'enfuir au-delà des montagnes du Nord et que d'énormes volutes de fumée enveloppaient quelques canonniers hilares.
L'officier fit signe à Vincent d'enjamber le bastingage et de saisir l'échelle de cordage. Il procéda prudemment : l'inactivité forcée avait bien ankylosé et atrophié les muscles. Vincent sentait un vertige le projeter vers l'avant. D'un ultime effort, il réussit à pivoter et à descendre le long de la coque. Il fit dos rond pour s'assurer que le lourd havresac ne le ferait pas s'écraser dans la chaloupe ou, pire encore, s'engloutir dans le lac profond du fleuve.
Publié le 6 février 2021
Enfin, Vincent arrive à Québec. Le 19 août 1665, il trépigne de hâte dans la cale de son navire. Vivement marcher sur la terre ferme.
Quand Vincent eût grimpé l'échelle de bois menant sur le pont, il comprit qu'il s'agissait d'un jour faste non seulement pour lui, mais aussi pour les Français du Canada. Comme si toute la petite colonie s'était donné le mot pour accueillir les soldats du Roi. Un vigoureux carillon de cloches emplissait l'air déjà rafraîchi du milieu d'août. Cela semblait provenir de tout autour, vraisemblablement des quelques gros bâtiments religieux dont il voyait les clochers étinceler sur le haut promontoire du rocher de Québec.
Pierre, publié le 5 février 2021
Vincent Boissonneau quasi à Québec.
Impatient, Monsieur de Salières avait pris les devants à bord de « L'Aigle d'Or ». Déjà, il avait franchi le tournant de l'énorme Cap-Tourmente et se préparait à contourner, manoeuvre délicate pour un navire de trois cents tonneaux, le côté sud de l'Ile d'Orléans, là où le fleuve se rétrécit brusquement. Il fallait éviter les hauts fonds de l'ile, mais aussi ne pas trop se laisser déporter à bâbord, passer assez près, mais pas trop, de l'Ile aux Raux, de manière à quand même éviter le banc de sable, puis resserrer vers l'Ile de Bacchus, comme l'Ile d'Orléans avait d'abord été baptisée par le Malouin Jacques Cartier. Le lendemain, Vincent passa au même endroit. Pouvait-il savoir que moins de cinq ans plus tard il s'installerait là ? Une lieue à peine, après l'endroit où la petite rivière Dauphine jetait son mince filet d'eau dans la mer, qu'il y vivrait bien des années avec ses dix enfants.
Ce mardi soir-là, Vincent s'endormit très tard. À dix heures, dans la noirceur de la nuit maintenant tombée, on avait distinctement entendu les canons saluer l'arrivée en rade de « L'Aigle d'Or ». En partant dès la barre du jour, le mercredi 19 août 1665, « La Paix » arriverait à bon port, avant midi.
Jean et Pierre, publié le 24 janvier 2021
Vincent aperçoit la Baie-Saint-Paul.
Pendant que « La Paix » et son compagnon négociaient le passage, des navires vinrent à leur rencontre. Le « Vieux Siméon », le « Marie-Thérèse » et le « Chat de Hollande ». Leur voyage de retour serait certainement plus facile, les vents soufflant deux fois plus souvent d'ouest en est qu'inversement.
Ensuite, le temps de se saluer, ce fut l'Ile Verte, longue et douce, et ses cabanes qui abritaient quelques dizaines de sauvages Malécites, Micmacs et Papinachois. Sur la pointe Nord, une pauvre chapelle de bois que desservait un missionnaire jésuite.
Quatre ou cinq jours encore. Les navires glissèrent entre L'Ile-aux-Coudres et la Baie-Saint-Paul : moins large, mais plus profond. Les hautes montagnes de la Côte-Nord plongeaient dans les eaux bleues du grand fleuve. Les pilotes, à la proue de chaque navire, scrutaient l'eau et les rives, à la recherche des mille et un indices qui leur permettraient de s'assurer qu'ils étaient toujours dans le chenail. Vincent n'en vit guère que ce qu'un sabord ouvert pouvait laisser voir. Comme sardines enfumées, les soldats restaient enfermés dans l’entre-deux-ponts.
Pierre, publié le 17 janvier 2021
Vincent Boissonneau admire l’immensité du golfe du St-Laurent.
Au début du mois d’août, un peu avant l'embouchure du Saguenay, les capitaines décidèrent de faire escale au Moulin Baude, sur la rive nord. Pendant que soldats et marins reprenaient avec plaisir contact avec le plancher des vaches, meublant leurs loisirs à faire un peu de chasse et de pêche, le Sieur Sertine, lieutenant du capitaine Villepars, se dirigea vers Québec dans une petite embarcation à voile, afin d'y aller chercher des pilotes canadiens qui connaissaient mieux le parcours. La dizaine de jours que Vincent passa au Moulin Baude fut son premier contact un peu prolongé avec le sol de la Nouvelle-France.
Quand le Sieur Sertine revint avec les quatre pilotes que lui avaient accordés Monseigneur de Tracy, nouveau vice-roi et lieutenant général des colonies françaises en Amérique, les hommes rembarquèrent et les deux navires appareillèrent, prudemment.
Publié le 16 janvier 2021
Le Sieur de Laubertière est le capitaine du navire La Paix, lequel emmène Vincent en Nouvelle-France. Il connait son affaire. Excellent équipage : Jean Boutin, le quartier-maitre; Jean Masson, le maitre-valet. Malgré les vents contraires, tout le monde se portait bien, en ce sens que personne ne semblait vouloir en mourir.
Parmi les passagers, les officiers de régiment formaient un groupe à part : le capitaine de Vincent, Monsieur de Massimy, Sixte Charrier, Sieur de Mignard, lieutenant de la colonelle, Pierre de Saurel, trente-huit ans, Antoine Pécaudy, Sieur de Contrecoeur. Ce dernier impressionnait : militaire de carrière, âgé de soixante ans, on racontait qu'il avait été blessé pas moins de vingt-deux fois, dont trois fois assez grièvement pour emporter son homme.
« L'Aigle d'Or » accompagnait tant bien que mal la flute royale dans laquelle voyageait Vincent. Avec juillet apparurent les côtes de Terre-Neuve. On peut faire le plein d’eau douce.
Publié le 12 janvier 2021
Le 13 mai 1665, Vincent Boissonneau part pour la Nouvelle-France.
Mai, juin, juillet, août, quatre-vingt-dix-neuf jours. Une nouvelle routine quotidienne dans une coquille exiguë : l'entretien, la nourriture, le sommeil. Les longues heures à scruter l'horizon.
Dès le départ, la crainte des corsaires anglais. Malgré l'entente qui venait d'être signée, nombreux étaient les corsaires qui faisaient fi des ordres royaux et qui persistaient à hisser leur pavillon guerrier au large des ports de la côte atlantique. Même si les deux navires formaient une forteresse difficile à investir, compte tenu surtout de leur cargaison particulière ce jour-là, l'attaque restait toujours possible.
Plus au large, il y avait pire ennemi encore : les vents. La tempête qui allait jusqu'à déchirer les voiles, projetant les navires de crêtes en creux. Il fallait alors fermer les sabords, arrimer solidement tout ce qui pouvait l'être et vivre le temps qu'il fallait dans la promiscuité écoeurante des estomacs malades.
Publié le 10 janvier 2021
L'heure du départ approchait et La Rochelle grouillait de l'effervescence des embarquements. Le 19 avril, le « Vieux Siméon » hissa les voiles puis se faufila hors du port, glissant entre la Tour Saint-Nicolas et la Tour de la Chaine. À son bord, entassés dans la carène, deux cents soldats du régiment de Carignan-Salières, des vivres et des munitions donnaient le coup d'envoi à la plus formidable expédition française en Amérique. Déjà les marchands rochelois se frottaient les mains d'aise et calculaient ce que rapporterait bientôt le prochain arrivage de peaux de castor. Les Iroquois devraient bientôt entendre raison.
Le « Chat de Hollande » partit huit jours plus tard, sans soldats mais tout aussi encombré d'engagés, de laboureurs, de commerçants et d'animaux.
Vincent attendait son tour, qui vint dans les premiers jours de Mai.
Publié le 9 janvier 2021
Vincent Boissonneau s’engage pour trois ans dans le Régiment de Carignan-Salières. Il quitte son village.
La route menant au lieu de rassemblement des troupes fut longue. Les chaumières recouvertes de paille disparurent bientôt. Les pieds glissaient ou s'embourbaient dans les chemins défoncés par le printemps.
Il rejoignit la compagnie de Monsieur de Massimy, son capitaine, et resta cantonné non loin de La Rochelle. On l'initia au maniement du mousquet à platine, à l'entretien de son uniforme, on lui donna des ustensiles, une tente. Il apprit à déambuler en formation militaire, rythmant ses pas aux roulements de tambours. L'enseigne, Paul Dupuis, ouvrait la marche, drapeau au vent. Rivalisant de couleurs et de dentelles, les officiers suivaient. Les hommes fermaient la marche.
Jean et Pierre, publié le 7 janvier 2021
Un jour de printemps 1665 où Vincent Boissonneau quitta la maison paternelle et son petit village de Saint-Seurin d'Uzet, j'imagine qu'il dût sentir le caractère définitif de son départ. Il venait d'accepter l'offre d'engagement des sergents-recruteurs et il n'avait plus qu'à les suivre jusqu'au port d'embarquement de La Rochelle. Là, on lui remettrait un bel uniforme militaire, des souliers à boucle, un mousquet dernier cri, de quoi manger, une ration quotidienne de rhum ou de vin, et, à chaque mois, une solde pour services rendus à Sa Majesté le roi Louis, d'un an son cadet.
Capsule audio liée : Le régiment de Carignan recrute Vincent
Pierre, publié le 2 janvier 2021
Selon Pierre, qui a fouillé presque toutes les archives très anciennes, il n’y a qu’un seul Français, Boissonneau, a avoir traversé l’océan vers le Nouveau Monde. Ce qui signifie que Vincent Boissonneau est l’unique de ce nom à l’ origine de tous les Boissonneau du Québec, du Canada et des États-Unis.
Vincent Boissonneau est un Français venant du petit village de Saint-Seurin-d’Uzet à 100 km au nord de Bordeaux. Le long du golfe de la Gironde. C’est avec grande émotion que j’ai, avec Geneviève, parcouru les rues de ce hameau en 2013.
À l’époque de Vincent, 1665, ce village était dans la province de la Saintonge. C’est pourquoi on appelait parfois Vincent le Saintongeais.
Jean, publié le 23 décembre 2020